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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Maite j' sus in dehors de l' classe ?

Message  malyne Ven 25 Fév - 10:23

Mais un renseign' mint stp , pourquo t' mets pon : " arlire " au liu d' " relire " ? invie d'apprinde alors j' fais attintion a tout !
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty j' vas arprinde tout ch' texte Maite

Message  malyne Ven 25 Fév - 10:25

et l' traduire dins l' classe ! duch'mint Maite!
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Ravisse ch' poème là !

Message  malyne Sam 26 Fév - 19:09

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)


Hymne
A la très chère, à la très belle
Qui remplit mon coeur de clarté,
A l'ange, à l'idole immortelle,
Salut en l'immortalité !

Elle se répand dans ma vie
Comme un air imprégné de sel,
Et dans mon âme inassouvie
Verse le goût de l'éternel.

Sachet toujours frais qui parfume
L'atmosphère d'un cher réduit,
Encensoir oublié qui fume
En secret à travers la nuit,

Comment, amour incorruptible,
T'exprimer avec vérité ?
Grain de musc qui gis, invisible,
Au fond de mon éternité !

A la très bonne, à la très belle
Qui fait ma joie et ma santé,
A l'ange, à l'idole immortelle,
Salut en l'immortalité !
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty j'aineu querre ch'ti là auchi !

Message  malyne Sam 26 Fév - 19:28

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)


L'Etranger
- Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ?
ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est
resté jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L'or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas...
là-bas... les merveilleux nuages !
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty et je continue à rêver

Message  malyne Lun 28 Fév - 23:46

Stuart MERRILL (1863-1915)


Ce fut en un soir où les chansons
Ce fut en un soir où les chansons
Des amants liés par leurs mains lasses
Mouraient, ô Dame pâle qui passes,
Au clair de la lune des moissons.

Long penchée au bord des lourds calices
Des lys, fleurs des reines et des rois,
Tu faisais le signe de la croix
Comme une qui renonce aux délices.

Chevelure éparse au vent léger,
Tu paraissais ceinte de lumière
Contre l'ombre de la nuit première
Et les feuilles du prochain verger.

L'eau tintait tristement dans les vasques
Qu'enguirlandaient des danses d'amours
Et de satyres faisant des tours
Au rire à jamais muet des masques.

La puisant dans tes chétives mains,
Cette eau par laquelle tu fus sainte,
Tu baptisas les fleurs de l'enceinte,
Où dormait l'âme des lendemains.

Fus-tu le Remords ou la Mémoire,
O Passante aux yeux pleins de passé ?
Maintenant l'eau stagne en le fossé
Et les lys sont morts avec la gloire

De ce soir où les lentes chansons
Des amants liés par leurs mains lasses
Mouraient, ô Dame pâle qui passes,
Au clair de la lune des moissons.


j' vas traduire cha Maite !
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Re: VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI

Message  Cartouche Mar 1 Mar - 7:09

malyne a écrit:Mais un renseign' mint stp , pourquo t' mets pon : " arlire " au liu d' " relire " ? invie d'apprinde alors j' fais attintion a tout !

pasque j'ai écrit in français
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Un aute poète vient de m' séduire

Message  malyne Mer 2 Mar - 12:31

Le crystal automatique

allo allo encore une nuit pas la peine de chercher c'est moi l'homme des cavernes il y a les cigales qui étour- dissent leur vie comme leur mort il y a aussi l'eau verte des lagunes même noyé je n'aurai jamais cette couleur- là pour penser à toi j'ai déposé tous mes mots au monts de-piété un fleuve de traineaux de baigneuses dans le courant de la journée blonde comme le pain et l'alcool de tes seins

allo allo je voudrais etre à l'envers clair de la terre le bout de tes seins à la couleur et le gout de cette terre-la

allo allo encore une nuit il y a la pluie et ses doigts de fossoyeur il y a la pluie qui met ses pieds dans le plat sur les toits la pluie a mangé le soleil avec des baguettes de chinois

allo allo l'accroissement du cristal c'est toi...c'est toi ô absente dans le vent et baigneuse de lombric quand viendra l'aube c'est toi qui poindras tes yeux de rivière sur l'émail bougé des îles et dans ma tête c'est toi le maguey éblouissant d'un ressac d'aigles sous le banian

Aimé Césaire
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Re: VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI

Message  Cartouche Mer 2 Mar - 13:31

ouais aimé Césaire un poéte antillais et entier
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Ravisse ch' poère quej' vins d' rincontrer

Message  malyne Dim 13 Mar - 21:37

Guy d' Maupassant

Promenade!

La terre souriait au ciel bleu. L'herbe verte
De gouttes de rosée était encor couverte.
Tout chantait par le monde ainsi que dans mon coeur.
Caché dans un buisson, quelque merle moqueur
Sifflait. Me raillait-il ? Moi, je n'y songeais guère.

Nos parents querellaient, car ils étaient en guerre
Du matin jusqu'au soir, je ne sais plus pourquoi.
Elle cueillait des fleurs, et marchait près de moi.
Je gravis une pente et m'assis sur la mousse
A ses pieds. Devant nous une colline rousse
Fuyait sous le soleil jusques à l'horizon.
Elle dit : "Voyez donc ce mont, et ce gazon
Jauni, cette ravine au voyageur rebelle !"
Pour moi je ne vis rien, sinon qu'elle était belle.
Alors elle chanta. Combien j'aimais sa voix !
Il fallut revenir et traverser le bois.
Un jeune orme tombé barrait toute la route ;
J'accourus ; je le tins en l'air comme une voûte
Et, le front couronné du dôme verdoyant,
La belle enfant passa sous l'arbre en souriant.
Émus de nous sentir côte à côte, et timides,
Nous regardions nos pieds et les herbes humides.
Les champs autour de nous étaient silencieux.
Parfois, sans me parler, elle levait les yeux ;
Alors il me semblait (je me trompe peut-être)
Que dans nos jeunes coeurs nos regards faisaient naître
Beaucoup d'autres pensers, et qu'ils causaient tout bas
Bien mieux que nous, disant ce que nous n'osions pas.



J'ai pris l' timps d' savourer chaque syllapes , d' chaque mot, qui percutent au coeur ! Comme des notes d' musique qui partent du coeur , et nous emmènent là haut dins les étoiles ! l' poésie est le langage du coeur, l' musique , celle de l'âme ! que d' doucheur à travers ces lines !
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Incor un momint d'rêfe Maite ravisse ch'ti là

Message  malyne Dim 13 Mar - 21:47


Arthur R imbaud
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles ...
On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid d'où s'échappe un petit frisson d'aile:
Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

II
Ô pâle Ophélia, belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
- C'est que les vents tombant des grands monts de Norvège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté;




C'est qu'un souffle inconnu, fouettant ta chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits;
Que ton coeur entendait la voix de la Nature
Dans les plaines de l'arbre et les soupirs des nuits;
C'est que la voix des mers, comme un immense râle,
Brisait ton sein d'enfant trop humain et trop doux;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit, muet, à tes genoux !
Ciel, Amour, Liberté : quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu:
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu.
III
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys !
Mai 1870.
Maite te veux bin que j' traduises cha pou l' classe , j'arprindros après ches verpes ! quoque t'in dis Maite !
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Re: VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI

Message  Cartouche Lun 14 Mar - 7:09

ben t'as l'chic pour nous arsortir des biaux poèmes, bin sur te peux les traduire cha sera un bon exercice
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty pou finir m' soirée vlà, ravisse comme ch'est biau

Message  malyne Jeu 17 Mar - 21:04

Arthur RIMBAUD (1854-1891)


Le coeur volé
Mon triste coeur bave à la poupe,
Mon coeur couvert de caporal :
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste coeur bave à la poupe :
Sous les quolibets de la troupe
Qui pousse un rire général,
Mon triste coeur bave à la poupe,
Mon coeur couvert de caporal !

Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs quolibets l'ont dépravé !
Au gouvernail on voit des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques.
Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon coeur, qu'il soit lavé !
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs quolibets l'ont dépravé !

Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô coeur volé ?
Ce seront des hoquets bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques :
J'aurai des sursauts stomachiques,
Moi, si mon coeur est ravalé :
Quand ils auront tari leurs chiques
Comment agir, ô coeur volé ?

Ch'ti là je j'artiens j' copie, collé , j' vas auchi traduire ! heureus'mint pou ti Maîte; que j' vas partir, in déplach'mint te vas respirer un molé ! mais à min artour! ouahou ! te vas avoir plein plein d'ouvrache !
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Re: VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI

Message  Cartouche Ven 18 Mar - 13:57

du Arthur Rimbaud ch'est toudis avec plaisi
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty "coi va rester ichi ch' doux poèmes pier , collé "

Message  malyne Sam 26 Mar - 21:56

vlà un aute , i partira pon ch'ti là


Le sacre du printemps.
Par Bernard De l'Océan



I
Sous un soleil étrange et sombre,
L'obscurité pâle de l'ombre
Fait croître dans d'obscurs sommeils,
Une flamme qui peu à peu
Immense de nuit et de feu
Ouvre d'éblouissant vermeils.

II
Et sur le ciel d'azur et d'or
Dans un resplendissant essor
En couleur pourpre de lumière,
En songe d' immobilité,
L'étrange d'ombre et de clarté
Conçois la déesse de pierre,

III
Qui dans la brume d'un nuage,
Ascension qui d'âge en âge,
En crescendo universel,
De la matière consumée
exhale ineffable pensée,
Un intérieur spirituel.

IV
Comme une vague rêverie
Elle apparaît, sombre de vie
Et ses immenses cheveux d' Eve,
Depuis l'étoile qui rayonne
L'ombre splendide qui la donne
En nuées de lueurs élève,

V
Le rouge étrange qui rend ivre
L'océan rose qui se livre,
De sa forme phosphorescente,
Tel un azur ferait fremir
Une aube lente de soupir
A rendre d'ombre éblouissante,

VI
la transparence lumineuse
De sa quiétude ténébreuse
Qui s'accoutume à ce pouvoir,
Quand le ciel fait sur l'immobilité
Pleuvoir un sang torride de clarté
Et l'animer sous son pâle mouvoir.

VII
De la lumière immense de la vie,
Qu'on voit briller étincelante en pluie
D'obscurité, sur un premier vermeil,
Dans la grandeur d'un sombre sacrifice,
Quant s'allumant sous l'étrange supplice,
Sous les rougeurs constellées du soleil,

VIII
Vient la pâleur d'une larme pyrique
Qui lentement à enflammer s'applique
La jeune fille aux cheveux océans,
Quant ruisselant en mouvements sa vague
Fait d'une idée à l'impression vague
Cristalliser les couleurs du printemps.

IX
En multitude immuable et tacite
D'étoiles d'or que le sombre suscite
Elle épanouit pourpre contre le vent,
Rêve que teint une aube qui s'allume,
Dans le silence une aurore de brume,
Un infini de paupières d'argent,

X
Bleu, sur le ciel aux lumières des marbres
Qu'on voit briller aux mobiles des arbres
En êtres bruns et pâles de diamants,
Quand dans l'azur en farouche volute
L'immensité contre le sombre lutte
A s'affranchir d'infinis mouvements.

XI
Quelle chaleur commence d'éblouir
L'obscurité immense de mourir
Et quel vivant célèbre ce pouvoir,
Quand sur le ciel des multiples idées
S'ouvre le vol des flèches étoilées
Au point obscur du splendide mouvoir,

XII
Que l'être Eole et vermeil à venir
Dans des douleurs nymphes qui font frémir
Jette la nuit au pâle du solstice,
Lorsqu'on voit s'avancer immense de silence
La figure fragile et blême qui s' élance
A l'éblouissement de sa pourpre complice?

XIII
Est-ce un songe immobile étincelant de nuit,
Un éclaboussement d'ombre qui s'éblouit,
Dans les profondeurs d'or rives qui se font vaines?
La mer à s'agiter sous l'immensité d'ombre,
A faire feuilloler l'obscurité qui sombre,
Phosphore étrangement de lumières sirènes.

XIV
Et la violette pâle aux yeux illuminés
Bleus, sur l'immensité des liquides clartés,
Frémit immensément à sentir l'ombre d'or
Des aurores d'argent qui s'élèvent moroses
Et rêve de lueurs sous les étoiles roses:
Mourir dans le soleil immobile qui dort. . .

XV
A voir l'immensité de l'ombre se ternir
Dans une obscurité qui brûle de souffrir
Les stellaires candeurs ruisselant de savoir,
Sentir immensément monter, forces d' écumes,
Les éblouissements qui se lèvent des brumes
En intériorités qui songent concevoir,

XVI
N'est pas sembler périr au contraire de vivre
Si l'on arrive au terme étrange qui rend ivre
De rêves sidéraux les immenses lascifs;
Lorsqu'on doit jusqu'au soir être jusqu'à l'absence
Sous une immensité de feu et de silence
Que la nuit fait frémir en songes récessifs. . .

XVII
Si l'immobilité du rêve se fait d'or
Pour songer de plus loin dans l'ombre qui s'endort
A tout ce qui devient mobile de lumières,
Et quérir qui demeure à l'ingénuité
Sous le soleil immense et pâle de clarté
Afin d'ouvrir aux jours leurs ailes éphémères,

XVIII
Lorsque en ascensions mobilement lointaines,
Les voici s'élever où pleurent les fontaines
D'étoile à la pâleur des astres lactéscents. . .
Hélas rien ne leurs font ces aubes de lueurs
Même si sur le ciel des liquides rumeurs
Viennent donc à régner les éblouissements. . .



vlà du biau texte ! j vas travaler maintenant ! toute l' nuite , et au
petit matin ji'ros à min nono, d'main , j' vas in Belgique ! pis j' pars eune semaine m'arposer , dins l' solitute, j' seros bin ! Douche nuite , à tertous !.
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Re: VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI

Message  Cartouche Dim 27 Mar - 8:15

ben vla un poète que je n'connaichos pon, ch'est biau, cha m'plait
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Charles Baudelaire

Message  malyne Mer 30 Mar - 16:39




Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire,
Que diras-tu, mon coeur, coeur autrefois flétri,
A la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère,
Dont le regard divin t'a soudain refleuri ?

- Nous mettrons notre orgueil à chanter ses louanges :
Rien ne vaut la douceur de son autorité ;
Sa chair spirituelle a le parfum des Anges,
Et son oeil nous revêt d'un habit de clarté.

Que ce soit dans la nuit et dans la solitude,
Que ce soit dans la rue et dans la multitude,
Son fantôme dans l'air danse comme un flambeau.

Parfois il parle et dit : " Je suis belle, et j'ordonne
Que pour l'amour de moi vous n'aimiez que le Beau ;
Je suis l'Ange gardien, la Muse et la Madone. "
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty et j'ai treuvé ch'ti là auchi !

Message  malyne Mer 30 Mar - 17:18


Néda.
Par Bernard De l'Océan


I
Ses grands yeux d'argent noirs qui miraient les étoiles
Se sont éteints au jour devant l'immensité.
Comme deux papillons qui ferment leurs deux voiles
Au soleil du printemps avant de s'envoler.

II
Sans carte et sans compas sur l'eau illuminée,
Flottante à la dérive au but sempiternel,
Elle va vers la mer d'une autre destinée
Sous les tourbillons bleus du cosmos et du ciel.

III
O pâle Néda blanche et ton soupir de rêve,
C'est que la mort voudrait déjà te retenir,
Quand la vague du temps cruelle te soulève
Vers un autre avenir ou l'on te fait mourir.

IV
C'est que tu demandais la liberté de vivre
Sans chaîne et sans prison, sans avoir à souffrir
Ces extrêmes démons et leur religion ivre
De carnage, d'horreur, de haine et de martyr.

V
Mais Dieu en te guidant dans ses paradis frêles,
A l'Islam de lumière au rêve constellé,
Te fait la Jeanne d'Arc des mosquées éternelles
Comme un ange perdu, et soudain retrouvé.



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Message  Cartouche Jeu 31 Mar - 7:22

très beau poème que te nous fait partager
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty ch"est molé trisse mais ch'est biau !

Message  malyne Sam 9 Avr - 16:42

L'Anti-Mort.
Par Bernard De l'Océan



I
Non! Rester à jamais dans le temps immobile
Dans les grands mouvements de la nuit constellée?
Ce siècle sera noir si l'on reste servile;
Nous ne le pouvons pas quant tout n'est que pensée.

II
Quand le ciel immuable, étrange comme un rêve,
Eblouit nos grands yeux remplis d'immensité,
Et que le ranimé sans cesse se relève.
Resterions nous mortels pour n'avoir pas été?

III
Combat! Le ciel blanchit. L'océan se soulève.
Nageons à pleine rame et finissons vainqueurs.
Un mouvement s'élance en vague de la grève.
La nuit nous sauvera de toutes les langueurs.

IV
Vivons! La mort s'épuise en conflits singuliers.
Bien sûr nous l'attendons et nous n'avons pas peur
Car nos ordinateurs calculent les guerriers
Aux sabres sur-réels qui tuerons le malheur.

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Message  Cartouche Dim 10 Avr - 7:11

incore un biau morciau d'poésie, merci
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty Ravisse cha ! j' rêfe in parcourant ches poèmes

Message  malyne Lun 11 Avr - 16:12

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

— Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
XLIX. L'Invitation au Voyage

Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur,
D'aller là-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes,

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
— Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
LXXV. Tristesses de la Lune

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poëte pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil
XCVIII. La Mort des amants

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;

Et plus tard un ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes
XCIX. La Mort des pauvres

C'est la Mort qui console, hélas! et qui fait vivre;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir;

A travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir;
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir;

C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus;

C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus!

C'est la Mort qui console, hélas! et qui fait vivre;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir;

A travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir;
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir;

C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus;

C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus!
C. La Mort des artistes

Combien faut-il de fois secouer mes grelots
Et baiser ton front bas, morne caricature?
Pour piquer dans le but, de mystique nature,
Combien, ô mon carquois, perdre de javelots?

Nous userons notre âme en de subtils complots,
Et nous démolirons mainte lourde armature,
Avant de contempler la grande Créature
Dont l'infernal désir nous remplit de sanglots!

Il en est qui jamais n'ont connu leur Idole,
Et ces sculpteurs damnés et marqués d'un affront,
Qui vont se martelant la poitrine et le front,

N'ont qu'un espoir, étrange et sombre Capitole!
C'est que la Mort, planant comme un soleil nouveau,
Fera s'épanouir les fleurs de leur cerveau!
1861 - (Fin de la Mort)

Sous une lumière blafarde
Court, danse et se tord sans raison
La Vie, impudente et criarde.
Aussi, sitôt qu'à l'horizon

La nuit voluptueuse monte,
Apaisant tout, même la faim,
Effaçant tout, même la honte,
Le Poète se dit: "Enfin!

Mon esprit, comme mes vertèbres,
Invoque ardemment le repos;
Le coeur plein de songes funèbres,

Je vais me coucher sur le dos
Et me rouler dans vos rideaux,
O rafraîchissantes ténèbres!"
Spleen et Idéal

CIV. L'Albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.


A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poëte est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
CXVI. Chant d'Automne

I

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;
Adieu vive clarté de nos étés trop courts!
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère,
Haine, frisson, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui? - C'était hier l'été; voici l'automne!
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ!
II

J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.

Et pourtant aimez-moi, tendre coeur! soyez mère
Même pour un ingrat, même pour un méchant;
Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.

Courte tâche! La tombe attend; elle est avide!
Ah! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
De l'arrière-saison le rayon jaune et doux!
CXXII. L'Horloge

Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit: "Souviens-toi!
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;

Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote:Souviens-toi!- Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit: Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!

Remember! Souviens-toi! prodigue! Esto memor!
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi.
Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh! la dernière auberge!),
Où tout te dira: Meurs, vieux lâche! il est trop tard!"
(Prose) - Enivrez-vous

Il faut être toujours ivre. Tout est là: c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront: "Il est l'heure de s'enivrer! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise!"

Charles Baudelaire

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Message  Cartouche Lun 11 Avr - 16:21

Baudelaire, encore un très grand parmi les poètes !!
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VOUS ECRIVEZ ? ALORS CH'EST ICHI - Page 9 Empty t' vos Maîte in pus des verpes du groupe 3

Message  malyne Mar 12 Avr - 0:29

Dont j' veux apprinde toutes ches terminaisons ! bin j' vas ichi duchemint te traduire auchi , l' poème d' Baudelaire ! V'là Maite , te l' fera eune attestation d' bonne élèfe ! j' peux donc continuer à ....te faire travaler Maîte ...Merci pou ch' cadieau quete m'fais d'apprinde ! j' sus vraimint heureusse
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Message  Cartouche Mar 12 Avr - 7:17

l'moins qu'in peuche dire ch'est qu't'es assidue !
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Message  malyne Jeu 28 Avr - 14:45

Le crystal automatique

allo allo encore une nuit pas la peine de chercher c'est moi l'homme des cavernes il y a les cigales qui étour- dissent leur vie comme leur mort il y a aussi l'eau verte des lagunes même noyé je n'aurai jamais cette couleur- là pour penser à toi j'ai déposé tous mes mots au monts de-piété un fleuve de traineaux de baigneuses dans le courant de la journée blonde comme le pain et l'alcool de tes seins

allo allo je voudrais etre à l'envers clair de la terre le bout de tes seins à la couleur et le gout de cette terre-la

allo allo encore une nuit il y a la pluie et ses doigts de fossoyeur il y a la pluie qui met ses pieds dans le plat sur les toits la pluie a mangé le soleil avec des baguettes de chinois

allo allo l'accroissement du cristal c'est toi...c'est toi ô absente dans le vent et baigneuse de lombric quand viendra l'aube c'est toi qui poindras tes yeux de rivière sur l'émail bougé des îles et dans ma tête c'est toi le maguey éblouissant d'un ressac d'aigles sous le banian

Aimé Césaire


Prophétie


où l'aventure garde les yeux clairs
là où les femmes rayonnent de langage
là où la mort est belle dans la main comme un oiseau
saison de lait
là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe
de prunelles plus violent que des chenilles
là où la merveille agile fait flèche et feu de tout bois

là où la nuit vigoureuse saigne une vitesse de purs végétaux

là où les abeilles des étoiles piquent le ciel d'une ruche
plus ardente que la nuit
là où le bruit de mes talons remplit l'espace et lève
à rebours la face du temps
là où l'arc-en-ciel de ma parole est chargé d'unir demain
à l'espoir et l'infant à la reine,

d'avoir injurié mes maîtres mordu les soldats du sultan
d'avoir gémi dans le désert
d'avoir crié vers mes gardiens
d'avoir supplié les chacals et les hyènes pasteurs de caravanes

je regarde
la fumée se précipite en cheval sauvage sur le devant
de la scène ourle un instant la lave
de sa fragile queue de paon puis se déchirant
la chemise s'ouvre d'un coup la poitrine et
je la regarde en îles britanniques en îlots
en rochers déchiquetés se fondre
peu à peu dans la mer lucide de l'air
où baignent prophétiques
ma gueule
ma révolte
mon nom.

Aimé Césaire
le soleil le bourreau la poussée des masses la routine de mourir et mon cri de bête blessée et c'est ainsi jusqu'à l'infini des fièvres la formidable écluse de la mort bombardée par mes yeux à moi-même aléoutiens qui de terre de ver cherchent parmi terre et vers tes yeux de chair de soleil comme un négrillon la pièce dans l'eau où ne manque pas de chanter la forêt vierge jaillie du silence de la terre de mes yeux à moi-même aléoutiens et c'est ainsi que le saute-mouton salé des pensées hermaphrodites des appels de jaguars de source d'antilope de savanes cueillies aux branches à travers leur première grande aventure: la cyathée merveilleuse sous laquelle s'effeuille une jolie nymphe parmi le lait des mancenilliers et les accolades des sangsues fraternelles.

Aimé Césaire,


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